2021 - 2025
Danse des Vignes
Danse des Vignes
Filles de la Terre noire,
Enfantées de quelle éruption ?
Cristallisées au contact de l’air,
Voici les Vignes.
Sœurs de mes jeux d’enfant, amies fidèles,
Sous le soleil du Languedoc, je les ai vues s’animer,
Danseuses perpétuelles d’un ballet sans cesse réinventé :
Figées dans leur élan, renouées, reliées, palpitantes ;
Sous la peau de lave cordée, un sang de feu et de vin.
Une danse comme un souvenir enfoui…
A peine cligne-t-on de l’œil qu’elle s’évanouit.
Poussées vers l’en-haut,
Gestations d’hommes, de femmes…
Mémoire vivante du geste qui fut et qui vient,
La danse reprend.
Projections vives sur nos murs d’amnésie, chimères presqu’humaines qui se déploient, entrelaçant végétal et animal, organique et minéral, ombre et lumière, pour un théâtre d’enchantement.
Elles nous parlent de notre nature profonde. De liens archaïques. De rythmes qui nous hantent…
Thiase qui insuffle le printemps dans l’hiver de nos cœurs, pour nous réveiller à la racine de notre humanité : humus.
Cliquez sur une image pour l'agrandir
Si une œuvre vous plait, n'hésitez-pas à me contacter
Vignes amies. Vignes de mon enfance et de mon village. Vignes de Montpellier, de Charente ou de Bourgogne.
Une série sur laquelle il ne faudrait rien dire pour laisser place à l’imaginaire et se laisser envouter par ces noires et chimériques poétesses. Humaines, animales, taurines, christiques ou angéliques. Danseuses anthropomorphes aux grands bras ouverts vers le ciel, fières et élégantes, s’élançant, mouvantes… dansantes jusqu’au ballet. Figures telluriques à l’énergie masculine et aux courbes utérines.
« Vignes » est une série filée, s’étendant sur plusieurs années, évoluant formellement et lieu d’expérimentation technique autour du noir et des encres. Seul le cep est peint, anthropomorphe comme le vocabulaire viticole (pied, tronc, tête, bras). D’abord fortement enracinées, monolithes érigés et frontaux peints à l’encre de chine, mes vignes évoluent progressivement vers des formes dansantes. C’est toujours avec l’encre de chine, exploitée pour la vivacité du trait qu’elle permet sur un papier très lisse à esquisse, que le mouvement attendra son paroxysme avec les « danses des vignes ». Entre deux, tout un univers formel et plastique est exploré à travers des monotypes. Le motif - cep de vigne travaillé comme un portrait - y est peint à l’encre huileuse sur une plaque, puis imprimé sur papier à l’aide d’une presse à gravure. Dans certains monotypes, un ajout d’encre aqueuse transparente, souvent directement sur la plaque, contraste avec l’opacité dense de l’encre d’imprimerie et apporte profondeur et dynamique. Les vignes charbonneuses, silencieuse dans leur monochromie, semblent alors s’envoler dans un saut flamboyant de rouge.